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Diana

Liz et Beth

18 août 2019

Les aventures de Katy Stone : La haie du déshonneur

La haie du déshonneur

Inexorablement, la voiture approche du village. Bien qu’elle soit consciente de l’inutilité de ses efforts, Katy tire sur ses chaînes, se tortille en tous sens, supplie à travers son bâillon.

Elle se reproche intérieurement son attitude. Elle devrait être capable de rester calme. De se montrer stoïque face aux humiliations et tortures que lui imposent ses ravisseuses. Elle est une Stone. Et une Stone ne supplie pas.

Facile à dire ou à penser, lui murmure une petite voix, quand on n’est pas nue, enchainée et écartelée en plein soleil sur le capot d’une voiture. Et qu’on n’est pas attendue par une centaine de villageois et villageoises prêts à s’amuser à vos dépens.

Katy ne peut pas s’empêcher de regarder l’entrée du village comme si elle pouvait la déplacer. Elle est prise de sentiments contradictoires. Elle voudrait ne jamais atteindre cette entrée et elle voudrait déjà y être pour être libérée de ce cauchemar.

L’avant de l’automobile pénètre dans le village. La captive distingue les visages des hommes et des femmes qui l’attendent déjà réjouis à l’idée de ce qu’elle va devoir subir.

Parmi ces gens, il y a des hommes et des femmes qui la connaissent bien. Très bien même. Mais elle n’espère plus être reconnue par ces stupides personnes qui semblent ignorer les moments de plaisir qu’elles ont connus avec elle. Bien sûr il y a cette maudite capuche qui dissimule son visage mais comment ont-ils pu oublier son corps et les instants merveilleux qu’elle leur a offerts.

Cette fois la voiture est au milieu de la haie du déshonneur. Le nom qu’avait donné la sœur de Katy à cette assemblée destinée aux détenues signalées comme les plus réticentes. Le passage suffisait généralement à les inciter à se tenir tranquilles. Katy et Judy avaient assisté plusieurs fois à cette cérémonie et l’avaient appréciée à chaque fois. Evidemment, elles n’auraient jamais imaginé qu’une d’entre elles puisse en devenir la vedette.

Ça commence par les porteurs de baguette. Des baguettes flexibles qui s’abattent sur son corps, ses jambes, ses seins. Les porteurs savent ce qu’ils font, ils frappent suffisamment forts pour que la captive ressente le coup mais suffisamment légèrement pour que sa peau ne soit pas marquée.
Katy se tortille dans tous les sens pour échapper aux coups. Gémit malgré elle. Tire sur ses chaînes. Et ne réussit qu’à exciter les villageois suivants.

Les lécheurs et les lécheuses à présent. Ceux-là montent sur le capot. Elle sent leurs lèvres et leurs langues sur sa peau. Leurs mains et leurs doigts aussi. Ils sont peu nombreux mais efficaces et se succèdent un après l’autre sous la surveillance des deux geôlières qui les empêchent d’aller trop loin. Ce que certains ou certaines tentent pourtant de faire.

C’est ensuite le tour des insulteurs et des insulteuses. Ils se contentent d’hurler des injures. Les « salope », « garce », « putain » et d’autres insultes bien pires pleuvent sans discontinuer.

Katy n’aurait jamais cru que cette partie de la traversée puisse la blesser. Etre insultée par ces individus méprisables, quelle importance. Mais que de tels incapables puissent l’insulter c’est bien là ce qui est blessant. Ces insultes sont des aiguilles qui la blessent. Et elle réagit à chacune d’entre elles. Se tortille sur le capot. Tire sur ses chaines. Hurle dans son bâillon. Hurlement qui se transforme en gémissement.

- On dirait que ça lui plait de se faire traiter de salope.

Katy est outrée de la remarque qui lui semble une nouvelle insulte puis réalise qu’elle n’est pas entièrement fausse. Que ces insultes la blessent et la galvanisent. Qu’elle voudrait pouvoir hurler « Oui, je suis une pute et une salope, détestez-moi ». Mais le bâillon la prive de ce plaisir. Elle ne peut que s’agiter dans ses entraves. Leur montrer son corps toujours aussi impeccable malgré les épreuves qu’elle a subies et les chaines qui l’immobilisent. Laquelle de ces minables pourrait en dire autant ?

Enfin le passage des insultes est franchi. Mais il reste le plus difficile : les ordures. Les villageois jettent sur elles toutes sortes de déchets, gluants, solides, poisseux. Seuls sont interdits des objets durs ou coupants qui pourraient la blesser. Les matières visqueuses se collent à son corps et deviennent autant de points de fixation pour les autres déchets qui adhèrent à sa peau. Bientôt elle est recouverte d’ordures. La voiture continue d’avancer et les insultes reprennent redoublent.

- Elle est moins fière de son corps à présent.

Comment ces femmes ignobles réussissent-elles à deviner ses pensées ? A les anticiper même ? Katy se sent soudain moins fière. La conscience d’être devenue une esclave la domine. Etre ainsi recouverte de ces détritus. Sentir ces matières gluantes sur sa peau est une nouvelle blessure. Qui lui rappelle à quel point elle est tombée bas puisqu’elle peut être humiliée, dégradée par des êtres méprisables, inférieurs.

Curieusement, ces pensées l’abattent tellement que c’est à peine si elle tire sur ses chaines. Et qu’elle n’agite plus son corps en tous sens.
- On dirait qu’elle se calme.
- C’est dommage, j’adore la voir se tortiller dans tous les sens.
- T’inquiète pas, elle va s’agiter dans pas longtemps.

De quoi parle-t-elle. C’est alors qu’arrive les insectes attirés par tous ces déchets collés à son corps, à ses bras, à ses jambes, à ses cuisses. Mouches, bousiers et autres bestioles malfaisantes se posent sur elle. Son hurlement de rage étouffé par l’infernal bâillon se transforme une fois de plus en gémissement. Elle se tortille à nouveau, tire encore sur ses chaines. Inutilement, évidemment.

Des images se bousculent dans sa tête. Des images d’elle, Judy et Sylvie s’amusant de l’épreuve subie par les futures servantes. Ce passage les amusait beaucoup. Certains verraient une forme de justice dans ce qui lui arrive mais pas elle. Même au cœur de cette épreuve, une voix hurle dans sa tête qu’il s’agit de la pire des injustices. Qu’elle n’a rien avec ces voleuses, ces incapables, ces idiotes qui méritaient le sort qui était le leur.

Pourtant, lui rappelle une autre voix, elle se comporte comme ces femmes méprisables. Gémissant, gigotant, tirant sur ses chaines. Prête à supplier pour que prenne fin cet infernal supplice.

D’ailleurs, il devrait bientôt prendre fin. Elle a un avantage sur toutes ces idiotes. Elle connaît les étapes de la traversée. Et elle devrait bientôt arriver à la dernière. Pourquoi, le bourdonnement infernal des insectes ne s’interrompt-il pas ? Pourquoi la voiture n’avance-t-elle plus ? Elle supplie ses tortionnaires du regard.
- Je crois qu’on devrait redémarrer.
- Quel dommage c’était tellement agréable de la regarder frétiller ainsi.
- Ne t’inquiète pas. La dernière étape n’est pas mal non plus.

La voiture redémarre au grand soulagement de la prisonnière. Jusqu’à ce que le jet d’eau froide la frappe. Elle avait beau s’y attendre. Elle ne pensait pas qu’il serait aussi froid et aussi puissant. C’est pourtant indispensable pour chasser tous ces insectes et déchets qui se sont accumulés sur elle. Mais c’est surtout une nouvelle épreuve insupportable. Elle se tort à nouveau, gémit. Quand elle voyait les détenues la supporter, elle pensait que cette dernière épreuve était presque agréable. Elle se trompait.

La voiture s’arrête à nouveau. Mais ce n’est pas la fin de la traversée. Des hommes et des femmes se précipitent pour nettoyer son corps des dernières traces de déchets et d’insectes qui subsistent sur sa peau. Ils prennent leur temps. S’appliquent avec grand soin jusqu’aux parties les plus intimes de sa chair.

Elle devrait être soulagée. Elle est outrée du plaisir qu’ils prennent à la traiter ainsi. Elle voudrait hurler. Les insulter. Crier « profitez en bien parce qu’un corps comme le mien vous n’en retoucherez pas un de sitôt ».
Mais elle se sent épuisée, terrifiée par l’impuissance qui est la sienne. Elle s’accroche à l’idée que Sylvie et sa mère sont au château. Qu’elles vont la voir la reconnaître et mettre fin à ce cauchemar mais une autre voix lui murmure que Richard a sans doute tout prévu. Qu’il a trouvé un moyen d’écarter ses deux amies. Elle repousse cette voix parce qu’elle sait que Sylvie et sa mère sont l’âme du château et qu’il est impossible de les chasser.

Pour l’instant, elle doit encore supporter les attouchements de ceux qui sont sensés se contenter de la nettoyer mais qui s’amusent bien davantage sous le regard complice des deux geôlières. Elle voudrait rester stoïque, indifférente mais elle n’arrive pas à contrôler son corps.
- Je pense qu’elle est assez propre.
Katy se reproche le sentiment de reconnaissance qu’elle éprouve en attendant la voix de sa tortionnaire.
Les individus s’écartent. Enfin son épreuve va prendre fin.
- Il faut la rincer.
La captive est à nouveau frappée par un violent jet d’eau froide. Malgré son accablement, elle se tord encore en tous sens. Tire à nouveau sur ses chaînes. Enfin le jet s’interrompt. La prisonnière se laisse retomber sur le capot de l’automobile, épuisée.

- Il faudrait la sécher
- Le soleil va s’en charger.
- On ne la reprend pas à l’intérieur.
- Pour les derniers kilomètres, ce n’est pas la peine.

Les deux femmes s’installent tranquillement dans la limousine. La voiture redémarre quitte le village. Prend de la vitesse.

Toujours enchaînée sur le capot, effrayée par la vitesse croissante du véhicule, Katy voit le château approcher. Elle sait que c'est là que va se jouer sa dernière chance de vaincre ses ennemis.

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Dédié à Gwendoline, l'héroïne de John Willie. Ce site proposera des histoires à suivre de demoiselles en détresse. Si elles vous plaisent merci de laisser un commentaire.
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